Ceci n’est pas une seiche


Durant notre semaine en Martinique, nous avons croisé plusieurs fois un beau bataillon de seiches. Ces seiches n’étant pas trop farouches, nous avons pu faire plusieurs clichés desdites seiches. En triant ces photos de seiches, nous avons décidé de faire un post sur les seiches. Tout était donc réuni pour vous écrire un beau texte sur les seiches. A un détail près : ce sont des calmars.

 

Les céphalopodes font partie de ces groupes dont on confond toujours les représentants. Vous savez, ces groupes dont certaines sous-familles sont constamment mélangées dans le langage courant. Pingouin ou manchot ? Alligator ou crocodile (vous allez me dire, c’est caïman la même chose) ? Je m’apprêtai donc à accompagner ces photos de seiches par un texte vous détaillant les différences (flagrantes !) entre seiches, poulpes, calmars, pieuvres et autres encornets. Parce que, ah ah, on me la fait pas à moi ! Hum. Vous l’avez compris, plus j’avançais dans mes recherches préliminaires, plus le doute s’est installé. Et si ces fameuses seiches étaient des calmars ?

 

Il faut dire que les deux ordres se ressemblent beaucoup : même taille pour certaines espèces, même nombre de tentacules, même façon de nager, même capacité à changer de couleur selon leur humeur (Avant /Après)… Attention, il y a aussi des différences : certaines espèces de seiches possèdent un os interne alors que les calmars n’en ont jamais, la seiche est un peu plus trapue, et l’encre libérée en cas de danger (appelée « sépia ») est plus sombre. Bref, des différences qui sautent aux yeux… Mais alors que les deux tentacules centraux, bien longs, ou la forme allongée de la bête prise en photo ont commencés à me faire douter, c’est surtout la forme de l’œil qui m’a convaincu de mon erreur. Chez les seiches, l’œil possède une forme bien caractéristique, « ondulée » pourrait-on dire, alors que le calmar possède une pupille bien ronde. Avec une photo prise sous un autre angle, la confusion n’était plus possible. Et voilà comment briser en quelques clics une certitude bien « encrée » (oui, c’est le post des jeux de mots pourris).

 

Pour finir, quelques mots tout de même sur les deux clichés présentés aujourd’hui. Ils illustrent parfaitement les multitudes de façons d’appréhender un sujet photographique. Les deux clichés d’aujourd’hui traitent ainsi de la même scène, mais d’un point de vue, d’un angle (au sens large), différent. Un des clichés est ainsi plus descriptif, mettant en valeur l’aspect et les couleurs incroyables de ces drôles de bêtes, l’autre joue sur une ambiance particulière, faisant ressentir l’aspect un peu fantomatique de ce curieux bataillon perdu au milieu de l’eau. Comme quoi, la photographie animalière, ce n’est pas seulement tomber sur la bonne bête et cliquer sur un bouton. Parfois, un peu de réflexion sur la scène, sur ce que l’on aimerait faire ressentir à travers notre cliché, ne fait pas de mal. Le sujet ne fait pas tout ! Surtout si l’on se trompe sur la nature de ce sujet…

En conclusion, je suis passé juste à coté de l’erreur grossière de débutant en écrivant ce texte. Mais normalement, c’est bon, ces céphalopodes sont bel et bien des calmars. Par contre, après avoir bataillé pour en tirer cette conclusion, je ne suis pas allé jusqu’à identifier précisément l’espèce. Là pour le coup, je sèche.

Yann

2 Comments

  1. Audrey 14 novembre 2010

    L’esprit « fantomatique » est bien retranscrit sur la première photo. Il y a une ambiance particulière qui me plait bien.

  2. Eve 15 novembre 2010

    Moi, j’ai beaucoup aimer les jeux de mots…

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