Dans les grottes
En cours d’identification…
On imagine parfois la forêt amazonienne comme un immense désert vert, où tout se ressemble. C’est souvent vrai, mais parfois, des lieux étranges troublent la monotonie du paysage. Ainsi, je vous emmène aujourd’hui dans des grottes perdues au beau milieu de la jungle.
Pour changer de notre layon quotidien, nous sommes partis par deux fois sur le sentier des grottes. Il s’agit d’un petit chemin descendant vers deux grottes, à quelques kilomètres seulement de notre camp. Ces grottes sont le lieu de prédilection d’un des plus incroyables oiseaux de la forêt, le coq de roche, qui justifie amplement le déplacement. Nous voici donc partis sur un petit sentier accusant une bonne pente. Nous l’avions fait lors de notre précédant voyage, il y a deux ans, et il était alors facile de se perdre tant le chemin était peu marqué. Mais cette année, surprise, le sentier est bien large, et nous tombons même plus loin sur un panneau indicateur, ainsi que sur un « observatoire » pour les coqs de roche. Je mets le mot observatoire entre guillemets, car un vulgaire abri au beau milieu du sous-bois est juste une aberration ornithologique. Un bel exemple de la mauvaise gestion des subventions en Guyane.
Nous arrivons enfin aux grottes : il s’agit à première vue de deux « gouffres » de quelques mètres de profondeur, s’enfonçant parfois sous terre. Le premier nous a toujours paru inaccessible sauf en faisant un peu de varappe, nous nous dirigeons donc vers le deuxième via un vestige de chemin. C’est dans ce coin que nous avons fait quelques rencontres, notamment une drôle de chenille, une petite mante, quelques grenouilles, et surtout le petit lézard sur le cliché d’aujourd’hui. Après ces séances photos, allongés sur la roche, nous arrivons donc au deuxième « cirque » (entendez une large dépression circulaire, entourée de parois rocheuses hautes de quelques mètres). Armés de lampes-torches, nous nous enfonçons donc dans une des petites grottes bordant le cirque. Au bout de quelques mètres, nous nous retrouvons dans le noir total, marchant prudemment sur un drôle de mélange de boue collante et de déjections de chauves-souris. Ces dernières s’envolent d’ailleurs sur notre passage, pour se reposer quelques mètres plus loin.
Cette grotte n’est pas bien profonde, environ une vingtaine de mètre, répartie en deux grandes salles. A l’entrée, nous recherchons les amblypiges, espèce d’arachnide cavernicole aux pattes démesurées et au faciès peu engageant. Nous en avions trouvé quelques unes il y a deux ans, mais aucune cette année. Peut-être à cause de la plus grande fréquentation de ce site. Mais cette affluence plus importante a aussi ses avantages. En remontant de cette grotte, nous croisons quelques personnes nous indiquant que l’on peut accéder au premier gouffre, que nous avions toujours délaissé. En fait, l’entrée de ce cirque est diablement bien cachée, car il faut en fait passer par un tunnel pour y accéder. Fort de ces renseignements, et après quelques tâtonnements, nous tombons enfin sur une arche rocheuse, gigantesque couloir de quelques dizaines de mètres de long. Au centre, un filet d’eau rend les roches particulièrement glissantes. D’énormes racines tombent du plafond à une dizaine de mètres de hauteur. Au milieu de cette arche, la vue sur la végétation verdoyante débordant de chaque entrée est magnifique.
Au bout du tunnel, nous débouchons donc sur le premier cirque, après avoir fait s’envoler quelques femelles de coqs de roches. C’est un paysage superbe qui nous y attend. Nous nous retrouvons donc au milieu d’une clairière où poussent quelques arbres gigantesques, encerclés par d’imposantes falaises rocheuses. Même si ces dernières ne font que quelques mètres de haut, elles sont à pic. C’est donc au pris d’une petite escalade que nous ressortons du cirque, des images plein la tête.
Mais, me direz vous, qu’en est-il des coqs de roches, le but de notre balade ? Il y a deux ans, nous n’en avions pas vu, et cette année… Et bien, je vous parlerai de tout cela demain !
Excellente la chenille iroquoise ! La mante semble sortie du brouillard tellement c’est flou autour d’elle (mais c’est rigolo). Les amblypiges… beurk ! Avec les racines Yann, on dirait Indiana Jones ! Quant aux lézards, star de cet article, je trouve la lumière insuffisante du moins sur la première photo… mais dans une grotte, on ne peux pas tout avoir et vous deviez être trop chargés pour amener un studio entier avec vous j’imagine ^^.
En fait les photos n’ont pas été faites ni au flash ni dans une grotte. J’avais tous les jours mes 10 kilos de matériels photos sur le dos mais là pas envie de flash… La faible lumière vient de la photo en sous bois… Comme quoi il peut faire très sombre en forêt. Alors qu’il peu y avoir un grand soleil sur la route, vers 17h, il fait un noir presque parfait en forêt (en sous-bois)…
[…] actuelle (utilisant ses financements pour construire un absurde observatoire ornithologique, cf. un précédent post) ; ou encore préserver le patrimoine culturel et naturel si riche de la Guyane, notamment en […]
[…] actuelle (utilisant ses financements pour construire un absurde observatoire ornithologique, cf. un précédent post) ; ou encore préserver le patrimoine culturel et naturel si riche de la Guyane, notamment en […]